La crise de la quarantaine



Catherine Marchi, psychologue clinicienne, explique dans cet article  que "la crise de la quarantaine" ou plus exactement "la crise du milieu de vie" n'est pas un mythe dans la mesure où chaque personne y est confrontée. 

Il est intéressant d'indiquer que les enquêtes sociologiques montrent que la "crise" s'est déplacée et qu'elle touche aujourd'hui plutôt les personnes qui approchent de la cinquantaine.
Grandir, mûrir, "vieillir", impose une suite de renoncements nécessaires. Cela signifie de devoir faire des choix. Et ensuite, l'heure du bilan arrive. A ce moment, nous nous pouvons tous un tas de questions, questions qui arrivent aux alentours de 50 ans.

Le psychiatre, Christophe Fauré explique, dans son ouvrage Maintenant ou jamais que la « crise de la quarantaine » n'est en réalité que la manifestation exacerbée d'un mouvement silencieux qui nous touche tous.
En réalité, nous pouvons plutôt parler d'une transition que d'une crise. En effet, ces années-là sont un temps charnière de l'existence, qu'elles soient reconnues comme telles ou non. 

Ce sentiment de mal-être est la manifestation d'un mouvement psychique très profond.
Tout d'abord, dans la première moitié de la vie, il y a un mouvement psychique tourné vers l'extérieur, vers la construction. Nous nous accrochons au regard d'autrui pour exister aux yeux de nos parents, de nos professeurs professeurs, de l'école... C'est l'acquisition d'un statut social, de biens matériels.
Ensuite, vers 40-50 ans, nous observons un courant inverse, vers l'intérieur. Nous voyons émerger en nous des besoins plus spirituels, tendant davantage vers l'essentiel. 

L'entrée dans cette transition du milieu de la vie se fait très souvent par une prise de conscience de la relativité de cette construction sociale, du sens de notre vie.
C'est comme si, parvenu à ce stade de notre existence, il nous manquait « quelque chose » pour parvenir à la complétude.

Pour effectuer cette transition, il est important de réexaminer, de réévaluer notre vie et nos relations à autrui, d'accepter notre corps qui n'est plus tout à fait le même, etc... Nous allons nous poser des questions qui couvrent, de façon transversale, « tous » les domaines.
Nous sommes en mue. Mais il faut aussi prendre conscience que nous allons résister à ce changement : nous avons peur de perdre notre ancien moi, celui de la première moitié de vie, nous avons peur de perdre notre rôle, notre statut, tout ce qui nous définissait auparavant. Paradoxalement, si nous n'acceptons pas de lâcher notre ancien moi, nous perdons quelque chose de plus large. 

Pour en savoir plus : 
La crise de la quarantaine 

Sophie DENOYER

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